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Hôtel Nacional, La Havane

Parmi tous les hôtels consacrés par l'histoire, le Nacional de la Havane - fleuron de l'hôtellerie cubaine - garde une stature emblématique tant ce joyau architectural fut le théâtre de frasques mémorables. | Par Karen Thiriet


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Hotel Nacional

En songeant aux célébrités, du Prince de Galles à Sinatra, de Brando à Al Capone, qui se sont croisées entre les arcades de ses immenses corridors, on se prend à rêver d'un mariage entre Monte-Carlo et Macao... L'édifice, pensé et érigé en 1930 par un cabinet et un promoteur américains, se dessine autour d'un assemblage de lignes et de colonnes sévères flanquées de deux campaniles Renaissance. Le Nacional veille sur la cité en lieu et place de l'ancienne batterie de Santa Clara. Certains vestiges dont le canon Ordonez, un des plus gros et des plus puissants de son époque (1830), semblent n'avoir jamais cessé d'assurer la tranquillité des jardins romantiques qui ceinturent le bâtiment et la piscine extérieure. De ces délicieux jardins ombragés par des arbres en fleurs, on peut contempler la lente agitation du monde.

 

Idéalement situé sur la baie de La Havane et surplombant le Malecon, le palace, tournant le dos à l'Atlantique, s'avance imperturbable vers le quartier du Vedado convoité pour ses nuits endiablées et abandonnées aux volutes de cigares... Cette construction massive et fantasque de 8 étages aux allures de colosse, témoigne d'un génie tumultueux : celui qui animait les âmes de ces années 30 à 50… Fleuron de l'hôtellerie cubaine, il fut classé monument national en 1998. Son architecture et ses décors sont le fruit d'un éclectisme savant : le style résolument néo-classique des gracieuses façades, dispute à un esprit Art déco les faveurs du visiteur. C'est par une large allée bordée de palmiers que nous sommes conduits jusqu'au porche palladien depuis lequel s'ouvre le hall sévillan qui embrasse les allées magistrales. De longues enjambées d'arcades ornées d'azulejos accompagnent chacune d'entre elles.
Ni luxe ostentatoire, ni décor d'apparat ne viennent troubler la quiétude et l'élégance raffinée des ses salons feutrés et de ses volumes majestueux. Parfois détourné de sa fonction, le Nacional devient une forteresse, aux mains de centaines d'officiers révolutionnaires qui allaient renverser le dictateur Machado en 1933 par un coup d'État.

Une certaine idée de l'élégance

Jardin Hôtel Nacional

Jardin Hôtel Nacional

Admirablement restauré et entretenu, ce palais n'a rien perdu de ses charmes si ce n'est le casino ouvert par le sulfureux truand Meyer Landsky, jadis parrain de la mafia nord-américaine. Aujourd'hui l'hôtel peut se flatter d'abriter une autre forme de divertissement : le cabaret Parisien, célèbre pour ses revues musicales qui n'ont rien à envier à celles du Lido ou du Crazy Horse, met en scène des danseuses évoluant sur des rythmes de musiques cubaines, parées de costumes de plumes et de lumière. Aux plaisirs des yeux, l'hôtel marie ceux de la bouche : le restaurant "Comedor de Aguiar" propose aux gourmets une des meilleures tables des Amériques et la carte des vins la plus cotée du pays.

 

Riches de tous ces attraits, l'Hôtel Nacional de Cuba peut prétendre — et pour longtemps encore — représenter une certaine idée de l'élégance que la formule consacrée : "un classico por distincion" résume à merveille.

 

Karen Thiriet

Nacional, côté pratique...

457 chambres, dont 15 suites et 1 suite présidentielle.

2 restaurants, 6 bars, 1 cabaret, 2 piscines, 6 salons de réceptions destinés aux banquets et conventions.


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