Le Bataclan

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Paris 11ème

Plusieurs fois dans sa très longue histoire, le Bataclan a dû renaître et, en ce mois de novembre 2016, il renaît encore. En rouvrant un an après les attentats du 13 novembre, le Bataclan confirme ce qu’il a toujours été : le reflet de la culture et de l’art de vivre de Paris, quels que soient les événements, les crises, les bouleversements que connaît cette ville. Cette salle de spectacles a connu des révolutions, des frissons, des querelles esthétiques et des tempêtes. Elle a été glorieuse, elle a fait faillite, elle a été oubliée, elle est revenue au premier plan… En cent cinquante ans, elle n’a pas seulement connu les clameurs du triomphe ni — avouons-le — le tintement heureux du tiroir-caisse rebondi.

 Et, comme Paris a su surmonter sa peine, sa colère et sa peur, le Bataclan n’a pas voulu mourir. Il renaît donc, avec à la fois plus de ferveur et plus d’humilité que jamais : il s’agit d’accueillir des concerts et des spectacles, de donner du plaisir, de partager la fête. Ce n’est pas grand-chose, même si nous tous savons que c’est une des libertés que nous garantit le fait de vivre dans une démocratie... « Il ne fallait pas imaginer qu’il meure. Il ne fallait pas croire qu’aux quatre-vingt-dix morts du 13 novembre, il s’ajouterait le nom d’une salle qui avait traversé cent cinquante ans d’Histoire. Il ne fallait pas qu’au deuil s’ajoute une défaite. […] Le Bataclan ne pouvait que reprendre le cours de son histoire – généreux, audacieux, gourmand. Libre ». Bertrand Dicale.